mercredi 22 juillet 2009

From Séverine

Here is a message from Séverine :

I'd like to thank all of the people who have sent a message to support me to the judge, as well as Tarasahas who has created this blog. I have no intention to let the French authorities steal my child. I responded as I should have done to the accusations against me but still, they don't want to give me my baby back. They keep on trying to revert the parts and make the victim the guilty one... because I'm a woman, on her own, a stranger, and a vegan, am I an "easy prey"? And this is happening in the country where the concept of Human Rights was born? as with every mean thing, it works better when the public is not paying attention, so getting things out in the open (media coverage of the judge's actions) is maybe the only solution. I hope that you will always support me in that direction.
Séverine Gérard

mardi 21 juillet 2009

Message de la part de Séverine

Voici un message de la part de Séverine :

Je voudrais remercier tous ceux qui m'ont soutenue en envoyant un message au juge ainsi que Tarasahas qui a crée ce blog. Je n'ai pas l'intention de laisser les autorités françaises voler mon enfant. J'ai répondu comme il fallait à des accusations contre moi et pourtant ils ne veulent pas me rendre mon bébé. Ils continuent à chercher à inverser les rôles et faire de la victime le coupable...parce que je suis une femme, seule, étrangère et végétalienne, une proie "facile"?? Et ceci dans le pays où était né le concept des droits de l'homme? Comme toute méchanceté, ceci marche mieux lorsque le public ne prête pas attention, la lumière du jour(la médiatisation des actions du juge)serait peut-être le seul remède. J'espère que vous me soutiendrez toujours dans ce sens.
Séverine Gérard

dimanche 19 juillet 2009

Compte-rendu de l'audience du 15 Juillet 2009

For the English version, see below.

Voici la traduction d'un mail envoyé par Guenady à Noémie Ventura :

Salut Noemie,


Comme tu parles Anglais et que je suis Américaine, il est plus simple pour moi de t'écrire en Anglais. Je mets également Philip en copie, qui a beaucoup fait pour Séverine, lui aussi.


Noémie, le Juge a refusé de rendre son enfant à Séverine. Il a ordonné qu'il reste dans la famille d'accueil pour les 6 prochains mois. Il a été difficile d'obtenir un récit cohérent de la part de Séverine, qui est totalement perdue, mais elle m'a dit qu'elle me communiquerait une copie du verdict de l'audience, un document de plus de 20 pages, qui avait de toute évidence été tapé à l'avance, ce qui veut dire que la décision n'a pas été prise durant l'audience.


Le résultat des nouvelles analyses est bon, exceptée une légère carence en vitamine D. Le Juge prétend que ces « bons » résultats sont dûs au fait que le sang a été prélevé 2 semaines après que Elie ait été placé en famille d'accueil.


Il a également informé Séverine que la famille d'accueil a fait une demande d'adoption pour son fils !


Le Juge a confirmé qu'il avait bien reçu les emails et les communiqués que nous lui avions imprimés. Il n'a semblé influencé par aucun d'eux.


Il soutient encore que le régime végétalien n'est pas approprié, tout comme le fait que Séverine voyage avec un enfant de cet âge. D'après Séverine, le Juge semble lui en vouloir personnellement et tenter de la casser. Elle peut adresser une demande à la cour afin que le Juge soit changé, mais cela prendra du temps, et tout ce qu'elle veut, c'est retrouver son fils.


Dans un passage du jugement que j'ai vu lorsque Séverine me l'a montré, le Juge a écrit qu'il avait peur qu'elle s'enfuie avec Elie (!) si elle était autorisée à lui rendre visite, donc elle n'a toujours pas le droit de le voir.


Il a dit que les résultats de l'évaluation psychiatrique de Séverine sont revenus à la normale, mais il soutient que les docteurs disent qu'il y a pourtant toujours quelque chose qui ne va pas. Il veut sûrement dire par là qu'elle refuse de vivre comme tout le monde, et il n'apprécie pas son indépendance.


Ce Juge, nous le savons, est connu pour sa sévérité.


L'avocat de Séverine lui conseille de faire appel de cette décision, mais avec les vacances d'été qui arrivent, la période d'un mois pour obtenir un arrêt, s'allongera à deux mois. Séverine a l'impression que le Juge tente de la pousser à avoir une réaction dramatique afin qu'il puisse la renvoyer à l'hôpital psychiatrique.


Séverine dit qu'habituellement il n'y a pas assez de familles d'accueil pour répondre aux besoins. Mais le Juge n'a eu aucun problème pour trouver une famille d'accueil dans son cas. Et maintenant ils ont fait une demande d'adoption pour Elie. Séverine a peur ; se pourrait-il, comme elle est une mère célibataire, une étrangère seule en France, qu'ils puissent aisément garder son enfant loin d'elle ? Maintenant elle a peur qu'ils n'aient jamais eu l'intention de lui rendre Elie. Elle m'a dit la nuit dernière qu'il était un enfant particulièrement beau et qu'il ne pleurait presque jamais. Y aurait-il derrière tout ça quelque chose dont nous ne serions pas au courant ?


Tout cela est bouleversant pour Séverine, comme vous pouvez l'imaginer.


Pour l'instant, elle est beaucoup conseillée, donc elle n'a pas besoin de plus de conseils, exceptés des conseils légaux. Elle aura sûrement une consultation avec un autre avocat, à l'extérieur de Nice.


Une chose sur laquelle nous sommes tous d'accord, c'est que la meilleure façon de mettre la pression au Juge est maintenant de faire du bruit dans les médias avec cette histoire, et particulièrement à l'extérieur de la France, comme ça le public international pourra réagir.


Cette histoire est incroyable, mais vraie !


Aussi difficile que ce soit, nous devons attendre qu'elle décide quoi faire par la suite, et elle est découragée et perdue, comme tout le monde le serait dans la même situation.


Ce serait merveilleux si une association végétarienne importante pouvait faire de cette histoire une « cause célèbre ». Elle le mérite certainement ! Ou bien, un important magazine d'actualités. La meilleure façon d'aider Séverine est de trouver des façons de faire en sorte que cette histoire soit diffusée dans les médias de masse et qu'on en parle largement.


Séverine écrira un mot à ceux qui lui ont envoyé des e-mails dès qu'elle pourra. Pour l'instant, elle est vraiment abattue, comme vous pouvez tous l'imaginer.


Guenady.

***

English version :

Hi Noemie,

As you speak English and I am American, it is easier for me to write you in English. Hope you don't mind. I'm also copying Philip, who has done so much for Séverine, also.

Naoemie, the Judge refused to give Séverine back her child. He has ordered him to remain in the foster family for another 6 months. It was hard to get the whole story coherently from Séverine, who is at a total loss, but she has told me she will give me a copy of the decision from the hearing, a 20 page document (at least 20), which was obviously typed in advance, so the decision was not taken at the hearing.

The new blood test came back fine except a slight deficiency of Vit D. The Judge claims this 'good' result is due to the fact that the blood was drawn 2 weeks after Elie went to live with the foster family.

He also informed Séverine that the foster family has made an application to adopt her son!

The Judge confirmed that he had received the emails and reports we printed for him. He did not seem to be influenced by any of this.

He still claims that the vegan diet is not suitable, and neither is Séverine's travelling around with an infant of that age. He seems, to Séverine, to be personally against her and trying to break her. She can petition the court to have the Judge changed, but this will also take time, and she just wants her son back.

In one passage I saw in the judgment when Séverine showed it to me, the Judge wrote that he was afraid she would run away with Elie (!) if she were allowed to visit with him, so still no visiting rights.

He said that the results of psychiatric assessment of Séverine came back 'normal', but he claims that the doctors say that there is nevertheless something not right. What he probably means is that she refuses to live like everyone else, and he doesn't appreciate her independence.

This Judge, we know, is famous for his severity.

Séverine's lawyer advises her to appeal this decision, but with the summer break coming up, the one month period to get a decision on appeal, will stretch to two. Séverine feels that the Judge is trying to push her into a dramatic reaction so that he can send her back to the psychiatric hospital.

Séverine tells me that usually there are not enough foster families to fill the need. But the Judge had no problem finding a foster family in her case. And now they have made an application to adopt Elie. Séverine wonders, Could it be that, thinking that she is a single mother, a foreigner alone in France, that they might be able to easily get her child away from her? Now she is worried that they have never intended to return Elie. She told me last night that he is a particularly beautiful chlld and almost never cries. Could it be that there is something behind all this that we are not aware of?

All this is very upsetting for Séverine, as you can imagine.

For the moment, she is getting a lot of advice, so she doesn't need any more, except legal advice... She will probably consult with another lawyer, outside of Nice.

One thing we all agree on, the best way to put pressure on the Judge now is to get this story into the media, the more the better, and particularly outside of France, so that international public opinion can react.

The story is hardly believable, but all true!

Hard as it is, we have to wait for her to make a decision about what to do next, and she is discouraged and confused, as anyone else would be in the same situation.

It would be wonderful if a major vegetarian association could pick this up and make it a 'cause celebre'. It certainly deserves to be! Or else, a major news magazine. The best way that we can help Séverine is to think up ways to get this story into the mass media and talked about far and wide.

Séverine will write a word to all those who send emails as soon as she is able. For the moment, she is really down, as you can all imagine.

Guenady

Séverine's interview

Séverine during her hunger strike, in front of the courthouse


THE INQUISITION IS EXHUMED IN NICE, FRANCE ?

Guénady July 08, 2009

Three weeks after her release from internment in Nice's psychiatric hosptial, despite being exhausted from this ordeal and despite her anguish over the on-going forced separation from her two-year-old son, Elie, Séverine Gérard spent a few minutes with me to set the record straight for public opinion.

GUENADY : Séverine, tell us what happened to you here, in Nice, and how you got to be in this situation...

SEVERINE : Well, I left Belgium about three years ago, and came to Nice because I was told it was a wonderul place to live... I had finished university, where I studied psychology, and I had spent a year working in that field. But I wanted to find a freer society to live in. So, I came to Nice and made it my base, from which I went traveling, as part of my search to find a new permanent place to live.

GUENADY : So, Nice for you was not going to be a permanent home?

SEVERINE : No. It is beautiful here, but I found it quite repressive. And the French... Well, I made good friends here; but I find the French strangely submissive. We are much more independent in Belgium. We are not afraid to stand up to authority, when it is wrong, and to defend our rights.

GUENADY : As an American citizen, I have also made the observation that the French are conditioned into an attitude of submission to authority, and I also find it amazing. It comes, I think, from linguistic isolation. And the fact that the lower classes in France are raised to give too much consideration to 'experts', as part of their submission to authority. After all, they have been taught, who are they to know anything, if they haven't had an upper class education? So they keep quiet, and they accept. But tell us, Severine, what happened to you and Elie here?

SEVERINE : Well, we travelled a lot. The last trip was to India, last summer. We returned in September.

GUENADY : So, excuse me for asking, Séverine, but this is part of the accusations against you, you do have sufficient funds to cover your own needs and those of your son?

SEVERINE : Of course! We are not homeless or destitute, as it has sometimes been made out in the press. In the last three years, Elie and I have travelled far and wide, but we have always returned to Nice between our trips, because I have made good friends here... Until I know where I want to settle down permanently, I like to come back here. At least, up to now... But now, staying in Nice is no longer possible. The authorities here have behaved too badly... How could I ever trust them again?

GUENADY : Séverine, after your return from India, your plan was to spend the winter in Nice?

SEVERINE : Yes.

GUENADY : And up until the month of March, you lived here quietly and without incident?

SEVERINE : Yes.

GUENADY : And then, what happened?

SEVERINE : I often went to the meals the Salvation Army prepares here... You can meet very interesting people at soup kitchens, you know. In Belgium, it is common for intellectuals to meet in such places. Of course, Eli and I didn't really eat there, we just took a little fruit, and talked with the people...

GUENADY : And what happened to you at the Salvation Army?

SEVERINE : On the 23rd of March, two officers from the 'Police Nationale' came and took Elie away from me, by force. I was denounced by The Red Cross, believe it or not, and Ele was placed in a foster home. The next day, I contacted the Judge. First, I was told that he was not aware of my case, then I was told that a hearing had been set for April 1st. At this hearing, the main suspicion against me was that I was risking my son's health by feeding him a vegan diet.

GUENADY : And was there any other point that the authorities reproached you for?

SEVERINE : Yes, they did not like the fact that I did not have permanent lodgings in Nice.

GUENADY : But this was not the main issue?

SEVERINE : No. The main charge against me was that I was endangering Eli's health by not feeding him meat. As I was told this in advance, I had our doctor in Belgium, who did periodic examinations of Elie, send a letter saying that my son was in good health, and that the vegan diet I was feeding him, along with still breastfeeding him, was perfectly adequate to his nutritional needs.

GUENADY : And the Court had this document in its possession before the hearing?

SEVERINE : Yes. I had taken a lawyer who submitted it to the Judge. But on the day of the hearing, this lawyer told me he didn't want to represent me anymore! So I had to go into the hearing alone.

GUENADY : Why didn't this lawyer want to represent you? Did he give you a reason?

SEVERINE : Not then, but later, when I was doing my hunger strike in front of the Courthouse, I saw him going into the Courthouse, and I asked him... He told me that he didn't want to discredit himself by being associated with me! Obviously, he knew in advance what was going to happen, and he knew that he couldn't do anything to stop it, so he didn't want to be involved!

GUENADY : This reminds me of the lady who runs France's only vegan restaurant, also here in Nice. She had a courtcase, too, and she felt that everything was decided in advance, and against her... Possibly also because she is vegan. Anyway, on the first of April you went into the hearing with the Judge alone, unrepresented, and what happened?

SEVERINE : Well, the Judge had ordered an examination of Elie and he had the results of that. Everything was fine, there was no problem with any of the readings. And the Judge had the letter from Eli's doctor in Belgium, too. But there was another doctor present at the hearing, a pediatrician whom the Judge questioned and who said that it was impossible for a baby to be in good health on a vegan diet...

GUENADY : In other words, this French doctor testified against the testimony of your Belgian doctor and against the evidence of Eli's court-ordered examination?

SEVERINE : Yes. The French doctor was very specific. She said that a vegan diet results in micro-lesions on the brain, invisible to the naked eye, but which show up later, in adulthood.

GUENADY : Convenient! Did she offer any proof of this assertion?

SEVERINE : She said that the need to eat meat in order to meet human nutritional needs is a proposition supported by world-wide scientific consensus! Clearly, the Judge brought this doctor in to say these things, so as to justify the decision he had already made.

GUENADY : Which was?

SEVERINE : He ordered blood tests. And he also ordered Elie to stay with the foster family. I was allowed to visit only two times, one hour each tlme, then my visiting rights were stopped, because they said I was not facilitating the separation.

GUENADY : What do you say to that?

SEVERINE : Every time I saw my baby, he cried when the visit was over! He didn't want to leave me, and I didn't want to leave him either! But foster familes is a business-- a big business. The City gets four to five thousand euros a month from the State so as to take care of each child, and the foster family gets a thousand. They're earning money off of this!

GUENADY : What were you doing to get him back?

SEVERINE : I don't know if you can imagine. It's a nightmare! I didn't know what to do. My friends didn't know what to do either. I was so upset that I hadn't eaten anything since the day Elie was taken. So, I went on a total hunger strike in front of the Courthouse, asking people to sign the petition my friends had prepared, to support my demand that my son be returned to me! I don't even know if I will still be able to breastfeed him now, after so long...

GUENADY : Courage, Severine! Then, someone found out where Elie was and told you?

SEVERINE : Yes... I bought a pistol. Not a real pistol, but not a toy either. I thought that if I had to I could use it for intimidation, to protect myself. And I went to Antibes, where Eli was, trying to find him.

GUENADY : And you did find him?

SEVERINE : Yes. He was in the street, coming back from the park, with the foster family, and a couple that must have been friends of theirs. The minute they saw me, the man came at me, and his friend came with him. He seized my hands and shook me. He said, 'Get away! You're a danger to the child!' The next thing I knew, I was on the ground, with these two men over me, pinning me down. That's when I took out the pistol. All I could think of was, I can't leave Elie with people like this!

GUENADY : And they called the police?

SEVERINE : Yes. The police came and took me away to the station. They were sympathetic, but finally a psychiatrist came to see me. He told me that he understood my feelings and why I had tried to take Elie back. He seemed sympathetic to me. He said everything was going to be all right, and that I would be released, but then he signed the order to intern me in the psychiatric ward of the Antibes general hospital! It's incredible! After that, I was transferred to the Nice psychiatric hospital. I spent a week there, then I decided to leave.

GUENADY : So, you left.

SEVERINE : Yes. I climbed over the fencing. Then, I went back to Nice and I was trying to figure out what to do to get Elie back. After about a week, I was out walking when I ran into the Judge on the street. Stupidly, I even smiled at him! He slinked off and apparently called the police, because the next thing I knew they were there. And they took me back to the asylum where I spent another three weeks. The first days, I had forced injections of zeprexa, to keep me quiet. I was even tied down to the bed, when I got angry that they wouldn't let me call my lawyer. It's like something out of the Middle Ages!

GUENADY : How did you finally get out of the asylum?

SEVERINE : Well, during that time when I was doing my hunger strike in front of the courthouse, someone told a French lady lawyer about my case. She came several times to see me and to expression her sympathy with my situation, and she became my lawyer. Of course, I paid her, and a hefty sum, but she got me released from the asylum. All that enormous amount of money was the price of my freedom.

GUENADY : And now this lawyer is going to help you get Elie back?

SEVERINE : Yes. But it's all so slow! I've asked the Belgium Consulate in Nice to intervene to speed things up, but they say they can't do anything. Once Elie is free, we will be repatriated to Belgium, but they say they can't help me to get him liberated from Nice Justice. I even spoke to a judge in Belgium, and she said the same thing. The French Judge won't listen to her, so it's not even worth trying to talk to him to get the hearing speeded up.

GUENADY : For when has the next hearing been set?

SEVERINE : For July 15.

GUENADY : But that's only a few days away.

SEVERINE : But do you realize? I can't wait that long! This is all taking too much time! I want my baby back now!

GUENADY : If your lawyer says you can't do anything before the hearing, then I'm afraid you will just have to be patient.

SEVERINE : This is a nightmare! I want my baby back! Why should I have to wait another week? And even then, what do I do if the Judge doesn't release Elie? How can all this be happening in a country that is supposed to have originated the idea of Human Rights? Why are MY human rights denied? And with such phoney so-called justification?

GUENADY : We would all like answers to these same questions, Séverine!

Interview de Séverine


Séverine lors de sa grève de la faim devant le Palais de Justice de Nice

L'INQUISITION EST-ELLE EXHUMEE A Nice, France?

Guénady, 8 juillet 2009

Trois semaines après avoir été libérée de son internement dans un hôpital psychiatrique de Nice, bien qu'elle soit épuisée par cette rude épreuve et en dépit de son angoisse au sujet de la séparation forcée qui perdure d'avec son fils âgé de deux ans, Elie, Séverine Gérard a passé quelques minutes avec moi pour faire le point sur sa situation, pour informer l'opinion publique.

GUENADY : Sévérine, racontez nous ce qui vous est arrivé ici, à Nice, et comment vous vous êtes retrouvée dans cette situation...

SÉVERINE : Et bien, j'ai quitté la Belgique il y a environ trois ans, et je suis venue à Nice parce que l'on m'a dit que c'était un endroit merveilleux pour vivre... J'avais fini l'université, où j'étudiais la psychologie, et j'avais passé une année à travailler dans ce domaine. Mais je voulais trouver une société plus libre pour vivre. Donc, je suis venue à Nice et j'en ai fait mon point d'attache, à partir duquel je voyageais, dans le cadre de ma recherche pour trouver un nouvel endroit définitif pour vivre.

GUENADY : Donc, Nice, n'allez pas devenir votre lieu de vie ?

SÉVERINE : Non. C'est beau ici, mais je trouve la ville assez répressive. Et les français... Bon, je me suis fait de bons amis ici; mais je trouve les Français étrangement soumis. Nous sommes beaucoup plus indépendants en Belgique. Nous n'avons pas peur de nous
rebeller contre l'autorité, quand elle a tort et pour défendre nos droits.

GUENADY : En qualité de citoyenne américaine, j'ai aussi observé que les Français sont conditionnés à une attitude de soumission à l'autorité, et j'ai aussi trouvé cela stupéfiant. Cela vient, je pense, de leur isolement linguistique. Et du fait que les classes «des administrés » sont habituées à donner trop de considération aux 'experts' et aux 'diplômés', encourageant leur soumission à l'autorité. Après tout, on leur a appris, qui sont-ils pour savoir quoi que ce soit, s'ils n'ont pas eu une éducation supérieure, quasiment réservé à l'élite de la société? Ainsi ils se tiennent tranquilles, et ils se résignent. Mais dites nous, Séverine, qu'est il arrivé à vous et à Elie ici ?

SÉVERINE : Et bien, nous voyagions beaucoup. Le dernier voyage était en Inde, l'été dernier. Nous sommes revenus en Septembre.

GUENADY : Donc, excusez moi de vous poser la question, Séverine, mais c'est une partie des accusations qui pèsent contre vous, avez-vous suffisamment d'argent pour subvenir à vos besoins et à ceux de votre fils ?

SÉVERINE : Bien sûr ! Nous ne sommes ni des sans abri ni des indigents, comme cela a été parfois fabriqué dans la presse. Au cours des trois dernières années, Elie et moi avons voyagé un peu partout dans le monde, mais nous sommes toujours revenus à Nice entre nos voyages, parce que je me suis fait de bons amis ici... Jusqu'à ce que je sache où je veux m'installer définitivement, j'aimais revenir ici. Au moins, jusqu'à maintenant... Mais maintenant, rester à Nice n'est plus possible. Les autorités ici se sont comportées trop mal... Comment pourrais-je jamais leur faire confiance à nouveau ?

GUENADY : Séverine, après votre retour de l'Inde, votre projet était de passer l'hiver à Nice?

SÉVERINE : Oui.

GUENADY : Et jusqu'au mois de mars, vous viviez tranquillement et sans incident?

SÉVERINE : Oui.

GUENADY : Et ensuite, qu'arriva-t-il?

SÉVERINE : J'allais souvent aux repas que l'Armée du Salut prépare ici... Vous pouvez rencontrer des gens très intéressants à la soupe populaire, vous savez. En Belgique, c'est un lieu habituel pour des intellectuels de se rencontrer. Bien sûr, Elie et moi ne
mangions pas vraiment là, nous prenions juste un fruit, et discutions avec les gens...

GUENADY : Et que vous est il arrivé à l'Armée du Salut ?

SÉVERINE : Le 23 mars, deux agents de la 'Police Nationale' vinrent et me prennent Elie, de force. J'ai été dénoncée par la Croix Rouge, incroyablement, et Elie a été placé dans une famille d'accueil. Le jour suivant, j'ai contacté le juge pour enfants. Tout d'abord, on m'a dit qu'il n'était pas au courant de mon cas, puis on m'a dit qu'une audience avait été prévue pour le 1er Avril. A cette audience, la principale suspicion contre moi était que je mettais en danger la santé de mon fils en le nourrissant avec un régime végétalien.

GUENADY : Et il y avait d'autres points que les autorités vous ont reprochés?

SÉVERINE : Oui, ils n'ont pas apprécié le fait que je n'ai pas de logement permanent à Nice.

GUENADY : Mais ce n'était pas la question principale ?

SÉVERINE : Non. La principale charge contre moi était que je mettais en danger la santé d'Elie en le nourrissant sans viande. Comme on me l'avait dit à l'avance, j'avais demandé à notre médecin en Belgique qui examinait périodiquement Elie, de m'envoyer une
lettre disant que mon fils était en bonne santé, et que le régime végétalien avec lequel je le nourrissais, en même temps que je l'allaitais encore, était parfaitement adapté à ses besoins nutritionnels.

GUENADY : Et la Cour avait ce document en sa possession avant l'audience ?

SÉVERINE : Oui. J'avais pris un avocat qui l'a soumis au Juge. Mais le jour de l'audience, cet avocat m'a dit qu'il ne voulait plus me représenter! Ainsi j'ai dû aller à l'audience seule.

GUENADY : Pourquoi cet avocat ne voulait il pas vous représenter? Vous a-t-il donné une raison?

SÉVERINE : Pas à ce moment là, mais plus tard, quand je faisais ma grève de la faim devant le Palais de Justice... Je l'ai vu aller au Palais et je lui ai demandé... Il m'a dit qu'il ne voulait pas se discréditer en étant associé à moi ! Évidemment, il savait à l'avance ce qui allait arriver, et il savait qu'il ne pourrait rien faire pour l'éviter, ainsi il ne voulait pas être impliqué.

GUENADY : Cela me rappelle la dame qui tient le seul restaurant végétalien de France, aussi ici à Nice. Elle était partie civile dans un procès contre une personne qui la harcèle depuis des années, et elle aussi sentait que tout était décidé à l'avance, et contre elle... C'est possible que ce soit parce qu'elle est végétalienne. De toute façon, le premier avril vous êtes allée à l'audience chez le Juge seule, non représentée et qu'est il arrivé ?

SÉVERINE : Et bien, le Juge avait ordonné un examen d'Elie et il en a eu les résultats. Tout allait bien, il n'y avait aucun problème par tous les critères. Et le Juge avait aussi en sa possession la lettre du médecin d'Elie en Belgique. Mais il y avait un autre médecin présent à l'audience, un pédiatre que le Juge a questionné et qui a dit qu'il était impossible pour un bébé d'être en bonne santé avec un régime végétalien...

GUENADY : En d'autres termes, ce médecin français a témoigné contre le témoignage de votre médecin belge et contre l'évidence de l'examen d'Elie ordonné par la Cour?

SÉVERINE : Oui. Le médecin français a été très explicite. Elle a dit qu'un régime végétalien a pour conséquence des microlésions au cerveau, invisibles à l'œil nu, mais qui se manifesteront plus tard, à l'âge adulte.

GUENADY : Pratique, car invérifiable! A-t-elle apporté des preuves de cette assertion?

SÉVERINE : Elle a dit que le besoin de manger de la viande dans le but de satisfaire les besoins nutritionnels humains est une proposition défendue pas le consensus scientifique au niveau mondial ! Clairement, le Juge a fait venir ce médecin pour qu'elle dise
ces choses, pour justifier la décision qu'il avait déjà prise.

GUENADY : Qui était ?

SÉVERINE : Il a demandé des analyses sanguines plus poussées. Et il a aussi décidé qu'Elie resterait avec la famille d'accueil. J'ai été autorisée à lui rendre visite seulement deux fois, une heure à chaque fois, puis mon droit de visite s'est arrêté, parce qu'ils ont dit que je ne facilitais pas la séparation.

GUENADY : Pourquoi ont-ils dit cela ?

SÉVERINE : Chaque fois que je voyais mon bébé, il pleurait quand la visite était terminée! Il ne voulait pas me quitter, et je ne voulais pas le quitter non plus! Vous savez, famille d'accueil est un commerce--un gros commerce. La ville reçoit quatre a cinq mille
euros par mois de l'Etat afin de prendre soin de chaque enfant saisi, et la famille d'accueil en reçoit mille. Ils gagnent de l'argent la dessus!

GUENADY : Qu'avez-vous fait pour reprendre Elie?

SÉVERINE : Je ne sais pas si vous pouvez imaginer. C'est un cauchemar! Je ne savais pas quoi faire. Mes amis ne savaient pas quoi faire non plus. J'étais si bouleversée que je n'ai rien pu avaler depuis le jour où l'on m'a pris Elie. Aussi, j'ai fait une grève de la faim totale devant le palais de Justice, demandant aux gens de signer la pétition que mes amis ont préparée, pour défendre ma demande que mon fils me soit rendu ! Je ne sais même pas si je serais encore capable de l'allaiter maintenant, après si longtemps...


GUENADY : Courage, Séverine! Puis, quelqu'un a découvert où Elie était et vous l'a dit ?

SÉVERINE : Oui... J'ai acheté un pistolet. Non pas un vrai pistolet, mais pas un jouet non plus. J'ai pensé que si j'avais besoin je pourrais l'utiliser pour intimider, pour me protéger. Et j'ai été à Antibes, où Eli était, pour essayer de le trouver.

GUENADY : Et l'avez-vous trouvé?

SÉVERINE : Oui. Il était dans la rue, revenant du parc, avec la famille d'accueil, et un couple qui doit être de leurs amis. A la minute où ils m'ont vue, l'homme vint vers moi, et son ami vint avec lui. Il saisit mes mains et me secoua. Il a dit, « Va-t-en! Tu es un danger pour le gosse! » Et je me retrouvais par terre, avec ces deux hommes sur moi, m'immobilisant. C'est là que je pris le pistolet de mon sac. Mon seule idée était, je ne peux pas laisser Elie avec des gens comme ça !

GUENADY : Et ils ont appelé la police?

SÉVERINE : Oui. La police vint et m'amena au poste. Ils étaient sympathiques, mais finalement un psychiatre est venu me voir. Il m'a dit qu'il comprenait mes sentiments et pourquoi j'avais essayé de reprendre Elie. Il semblait m'être sympathique. Il a dit que tout
allait bien se passer, et que je serais libérée, mais il signa l'ordre de m'interner dans le service psychiatrique de l'hôpital d'Antibes! C'est incroyable! Après ça, j'ai été transférée à l'hôpital psychiatrique de Nice. J'ai passé une semaine là, puis j'ai décidé de partir

GUENADY : Donc, vous êtes partie.

SÉVERINE : Oui. J'ai escaladé la clôture. Puis, je suis retournée à Nice et j'ai essayé d'imaginer ce qu'il fallait faire pour reprendre Elie. Après une semaine environ, je marchais dans la rue quand j'ai croisé le Juge. Bêtement, je lui ai même souris! Il
est parti furtivement et apparemment a appelé la police, parce que brusquement ils étaient là. Et ils m'ont ramené à l'asile où j'ai passé encore trois semaines. Les premiers jours, j'ai eu des injections forcées de Zyprexa, pour me garder tranquille. J'ai même été
attachée au lit, quand j'étais en colère parce qu'ils ne voulaient pas me laisser appeler mon avocate. C'est comme si c'était le moyen âge !

GUENADY : Comment êtes vous sortie finalement de l'asile ?

SÉVERINE : Et bien, pendant que je faisais ma grève de la faim devant le Palais de Justice, quelqu'un a parlé à une avocate française de mon cas. Elle est venue plusieurs fois me voir et m'exprimer sa sympathie pour ma situation, et elle est devenue mon
avocate. Bien sûr, je la paie, et une grosse somme, mais elle m'a libérée de l'asile. Et cette énorme somme d'argent était le prix de ma liberté.

GUENADY : Et maintenant cette avocate va vous aider à reprendre Elie?

SÉVERINE : Oui. Mais c'est si lent ! J'ai demandé au Consulat de Belgique à Nice d'intervenir pour accélérer les choses, mais ils disent qu'ils ne peuvent rien faire. Une fois qu'Elie sera libre, nous serons rapatriés en Belgique, mais ils disent qu'ils ne peuvent pas m'aider à le libérer de la justice de Nice. J'ai même parlé au Juge pour enfants en Belgique, et elle a dit la même chose. Le Juge français ne l'écoutera pas, donc cela ne vaut pas la peine d'essayer de lui parler pour rapprocher l'audience.

GUENADY : Pour quand la prochaine audience est elle prévue?

SÉVERINE : Pour le 15 juillet.

GUENADY : Mais c'est seulement dans quelques jours.

SÉVERINE : Mais réalisez vous? Je ne peux pas attendre si longtemps! Cela prend beaucoup trop de temps ! Je veux que mon bébé me soit rendu maintenant!

GUENADY : Si votre avocat dit que vous ne pouvez rien faire avant l'audience, alors je crains que vous ayez juste à être patiente.

SÉVERINE : C'est un cauchemar! Je veux qu'on me rende mon bébé! Pourquoi devrais-je attendre encore une semaine? Et puis même, qu'est ce que je fais si le Juge ne libère pas Elie? Comment cela peut arriver dans un pays qui est supposé être à l'origine de l'idée des Droits de l'Homme? Pourquoi MES droits sont ils niés ? Et avec des soi-disant justifications aussi fausses ?

GUENADY : Nous aimerions tous avoir les réponses à ces mêmes questions, Séverine!

Objet de ce blog

Salutations à toutes et à tous,

Ce blog est destiné à aider Séverine. Pour ceux qui ne seraient pas encore au courant, son enfant Elie lui a été brutalement arraché, sous prétexte qu'ils sont tous deux végétaliens.

Vous pouvez laisser un mot d'encouragement pour Séverine, et si vous avez des idées pour l'aider, ou si vous connaissez quelqu'un qui pourrait l'aider (journaliste, médecin sympathisant envers le végétalisme, etc.), n'hésitez pas à nous en faire part par le biais de commentaires ou d'un mail.

N'hésitez surtout pas à diffuser ce blog, il faut faire connaître cette histoire.

Merci d'avance pour votre aide,

Tarasahas.